30.4.08

Restons groupés



Dans l'affaire du corbeau et compte tenu de l'imminence de la clôture de l'instruction, plusieurs personnes se sont étonnées ici ou ailleurs que je sois un des seul, parmi les mis en examen et les parties civiles du dossier, à ne demander aucun acte supplémentaire d'instruction.
L' instruction a déjà coûté tellement de temps et d'énergie que je ne vois pas l'utilité d'en rajouter. Et le volet politique ne me concerne pas.
Ce n'est donc ni de la négligence, de la paresse qui me font renoncer à ce type d'actes. Disons, un éclair de lucidité.
DR

ps: Le livre "Clearstream, l'enquête" a été retiré de la vente du 10juin au 3 juillet 2006. On peut le trouver aujourd'hui en librairie.

29.4.08

Des nouvelles du front


Suite à mon dernier post, j'ai plutôt envie de me désintoxiquer de Clearstream et de toutes ces scories. Si par hasard je remonte sur scène, je trouverais un truc différent. Là, retour en ville et à la fiction. Préparation de nos expos à la galerie Etc de Montpellier et à la Galerie St Epvre à Nancy. Un concert d'enfer se profile à Liège en septembre avec des belges et des français. La salle fait 1500 places.
Réunion hier à Paris avec mes avocats. Clearstream n'a fait aucun pourvoi en cassation après nos victoires en appel dans deux procès en diffamation. Celui concernant un de mes articles écrit dans le Point en juillet 2004 et une interview au site du Nouvel Obs à la même période. Nous avons donc gagné. Cela fait deux procédures en moins. Deux épines. Il en reste 14, si j'ai bien compté.
Prochaine échéance: une audience le mercredi 4 juin à 15h au tribunal de Luxembourg, où pour 421 exemplaires de Clearstream, l'enquête vendus sur ce petit territoire, la multinationale me réclame 100 000 euros de dommages et intérêts. La procédure nous a déjà coûté 15000 euros. Je rappelle que le livre s'est vendu à 20 000 exemplaires en France (malgré un mois d'interdiction) et n'y est pas poursuivi. Si ce n'est pas un manque de courage et une forme élaborée de harcèlement de la part de Clearstream et de ses conseils, il faut qu'on m'explique.

27.4.08

apnée 4

Dimanche. Retour de tournée. Je ne jouerai plus "Thierry Bae a disparu", sauf circonstances exceptionnelles. La dernière (20ième représentation) a eu lieu dans un théâtre tout neuf à Château Arnoux. Ambiance étrange au final. Trois rappels et un grand silence.
Au moment où je décroche de Clearstream, un producteur me demande si je ne pourrais pas en faire un "one man show".
- Des personnages comme Malka, Rossignol, Lussi ou Backes sont de bons sujets de comédie, dit-il.
Il me parle d'un théâtre à Paris. J'avoue que j'hésite.

20.4.08

Victoire et défaite


Ce matin, j’ai regardé Ça balance à Paris, l’émission de Paris Première où j’étais invité pour parler de mon livre. En dehors des compliments qui font toujours plaisir , je retiens la critique selon laquelle mon livre serait un constat d’échec et le fait qu’on dise de mon enquête concernant Clearstream qu’on ne sait plus ce qui est vrai et faux.
Un des intervenants a dit (je cite de mémoire) : Avec tout ce qui a été écrit sur vous, on est en droit de douter de votre travail journalistique, êtes vous un usurpateur, un falsificateur, on sait plus ? Une autre a ajouté : A la limite peu importe.
Avec le recul, c’est difficile à accepter. Mais en même temps assez juste. Je comprends que des observateurs qui ne reprennent que les échos du monde puissent penser ce genre de choses. Je me rends compte ces jours-ci à quel point l'affaire du corbeau a fait des dégâts. A quel point on a caricaturé mon travail, à quel point on m’a sali, à quel point la multinationale a su utiliser et faire passer ce vent mauvais. Je me suis trop épuisé à rendre coup pour coup. Je ne jette pas l’éponge. Je ne me sens absolument pas perdant. J’économise mon énergie. La route est longue.

19.4.08

Angle mort 1


En me faisant doubler par une grosse berline immatriculée en Suisse, à laquelle était accrochée une remorque, j’ai eu une illumination. La berline avait disparu dans l’angle mort de mon rétroviseur. La planète financière fonctionne comme un réseau autoroutier. Avec ses stations de péage, ses bandes d’arrêts, ses voitures, ses remorques, ses plaques d’immatriculation, ses gendarmes, ses voleurs et ses itinéraires bis.

Un véhicule en dépasse un autre et reste, grâce à sa vitesse constante, caché dans le point aveugle du rétroviseur. Il aura disparu de votre champ de vision, avant de réapparaître, comme par magie, quelques secondes plus tard. Il en est de même avec les transferts d’argent et valeurs. Des montagnes sont à portée de vue dans les remorques de grosses cylindrées sur les autoroutes de la finance. On ne les voit pas, parce qu’on ne veut pas les voir.

Angle mort 2


Un salarié ou un héritier dépose son argent à sa banque. Dès que la somme entre dans le circuit bancaire, ses dépôts deviennent un emprunt pour la banque. Un paquet codé qu’on dépose dans la remorque d’un véhicule financier. Qu’est ce que la banque vient d’encaisser sinon un bien qui ne lui appartient pas? Le premier succès des banques et le fait qu’elles soient les entreprises les plus florissantes de la planète repose sur ce hiatus. En créant le monopole de la circulation de l’argent, puis en inventant, grâce à des boîtes comme Swift, Clearstream ou Euroclear sa dématérialisation, elles font passer pour un service à leurs clients ce qui est un devoir très rémunérateur pour elles.

Les banquiers et leurs informaticiens jouent sur la vitesse des échanges et sur notre ignorance des techniques de déplacements bancaires pour nous flouer. Comprendre les raisons pour lesquelles l’image d’un véhicule disparaît dans le miroir d’un rétroviseur est possible si l’on intègre les règles de l’optique. Suivre à la trace le déplacement d’un véhicule financier dans le grand trafic autoroutier des chambres de compensation aussi.

Angle mort 3


Des masses entières d’argent ou de valeurs disparaissent pour réapparaître sous une forme différente plus loin. Plus loin que la mer, dans un paradis fiscal.
Les paradis fiscaux sont des leurres, des villes fantômes en bout de piste. Inutile d’aller y chercher ce qu’on ne trouvera pas. La multiplication des itinéraires bis, des trafics de plaques et des véhicules dépassant la vitesse autorisée ont transformé en jungle inaccessible le réseau autoroutier financier. Le capitalisme n’est pas devenu fou mais clandestin et incontrôlable.
Nous sommes des millions de types à nous traîner d’embouteillages en stations de péages, flashés par des radars, contrôlés par la police. Au dessus de nos têtes volent des bolides conduits par des fantômes souriant comme des vampires.

18.4.08

Canard paper

16.4.08

Cargill

Lu ce matin sur le site
http://anti-ogm.info/
que dans les listings 2001 de Clearstream,figurent en bonne place Cargill premier exportateur au monde de denrées transgéniques et inondant les ports français de soja et de colza transgéniques.

Journal sortie 2



Le livre est sorti depuis une semaine. A part l'Internet, rien n'était paru dans la presse. Mais aujourd'hui, un très bon papier dans le Canard enchaîné. Et puis samedi next, "Ça balance à Paris" sur la chaîne Paris Première. On parle enfin de littérature.
Sur le front des procès, Bernard Bertossa, l'ancien procureur général de Genève, après m'avoir transmis une attestation de soutien dactylographiée et se l'être vue refusée par le tribunal de Luxembourg, en a rédigé une autre manuscrite. Là, petit souci, le même tribunal la refuse au prétexte que l'écriture serait illisible. On tourne en rond.
Après le succès des tee shirt "Travailler plus" (près d'un millier de ventes), le comité se lance dans une nouvelle série imaginée par Lefred sur le thème d'un "monde meilleur" à la sauce chinoise. On peut les commander par souscription sur le site du comité (prix 20 euros, tirage limité à 300). Précisez Tee shirt J.O.
http://www.lesoutien.blogspot.com/
L'adresse postale: Comité de soutien BP93602 54016 Nancy cedex.
Mercredi 16 avril. Chatel, 7h50. Température extérieure:moins 2...

11.4.08

Journal sortie 1


Je me suis fait prendre à mon propre piège l'autre jour à la radio et à la télévision. Je n'ai plus envie d'évoquer les affaires de la multinationale. Quoique je dise à ce sujet, cela ne sert à rien. C'est ce rien qui devient intéressant et que je dois laisser sur place. 
Quand on me lance sur le thème: "Vous êtes celui qui a lancé l'affaire Clearstream" et qu'on me demande des explications, je dois apprendre à me taire. Non que je craigne les procès. C'est autre chose. Ce sentiment, même si à l'image ou au son ça ne se perçoit pas, de me noyer, d'étouffer sous les clichés, les redites. Il m'a fallu deux ans et un livre pour comprendre. Cette "affaire personnelle" contient autre chose que ce que j'entends. Plus  fin,  sensible, tendu. Drôle. Rien à voir avec le bruit et les facilités. Je repars au combat lundi. Demain, Metz reçoit l'OM. Combien allons-nous perdre?

Que du bonheur!


Mon copain Rémi s'expose. Et c'est trop bien.
http://picasaweb.google.fr/RemiMalingrey/QueDuBonheur
Du 18 avril au 17 mai 2008 - "Le trait d'union", 1 Rue Regnault 88300 NEUFCHATEAU

Vingt-et-un




C'est un article à paraître dans la revue XXI qui sort demain.

8.4.08

Un papier


« C’est sans doute mon livre le plus personnel, celui qui me ressemble le plus ». Ecrivain et journaliste inclassable, Denis Robert publie « Une Affaire personnelle » (Flammarion, 348 pages, 19,90 euros), livre lui aussi inclassable mélangeant souvenirs, réflexions et analyses (sur la monde, la finance, la justice, la presse…). L’homme est notamment à l’origine de l’affaire Clearstream 1 (la mise en lumière d’une banque luxembourgeoise servant ce plaque tournante aux opérations bancaires du monde entier, pour résumer) et l’un des protagonistes de Clearstream 2 (la très embrouillée affaire de vrais-faux listings bancaires remontée jusqu’aux sommets de l’Etat), pour laquelle il a été mis en examen pour recel de vol et recel d’abus de confiance. Une accusation dont il se défend, affirmant être l’outil involontaire d’une gigantesque manipulation.

Cette mise en examen par les juges d’Huy et Pons (ce dernier en compagnie duquel, comme il le raconte dans le livre, il courut il y aune quinzaine d’années le marathon de New York…) est le sommet des ennuis judiciaires de Denis Robert, qui comptabilise aujourd’hui 18 procédures judiciaires à son encontre, dont une douzaine de plaintes en diffamation venant de Clearstream. «Une dérive totale du fonctionnement démocratique, estime-t-il dans une interview à Metrofrance.com. Qu’on me mette en examen pour ça, ça veut dire que ce n’est plus un coup de canif, c’est un coup de bazooka dans la liberté d’informer. »

Son éditeur (Les Arènes, chez qui il a publié ses différents livres sur Clearstream), Canal + (pour lequel il a réalisé plusieurs documentaires) et lui-même totalisent environ 300 000 euros des frais de défense face aux diverses plaintes, avance-t-il. Face à cette offensive, qu’il compare à une « censure économique utilisée quand on veut faire craquer quelqu’un et qu’on ne peut pas l’éliminer physiquement », il doute parfois, souffre souvent, mais tient bon, notamment grâce à l’appui d’un comité de soutien dirigé par des copains fidèles, essentiellement des Messins comme lui (le dessinateur Rémy Malingrey en est le président). Il a envie de passer à autre chose, d’en finir avec ce maelström, se consacrer à son roman, à la BD qu’il écrit, aux scénarios de films qu’il prépare, à ses expos d’art contemporain ou au théêtre. Mais difficile d’échapper à l’obsédante pression, à ce « déferlement ».

Denis Robert dit avoir « démarré dans le métier avec l’envie de courir, à la manière d’Albert Londres : ‘Mettre la plume dans la plaie’ ». Il parle aussi de son « aptitude à créer des embrouilles ». Mais, affirme-t-il, « si je ne les cherche pas, je sais aller où ça fait mal. Sur la multinationale, je sais ce que j’ai vu, les documents que j’ai, la force de cette enquête, donc je ne vais pas caler. »

In - Metro - Par François Bourboulon

7.4.08

La TéléLibre.fr "Sous les pavés...Denis Robert" part 3/3

La TéléLibre.fr "Sous les pavés...Denis Robert" part 2/3

6.4.08

La TéléLibre.fr "Sous les pavés...Denis Robert" part 1/3

www.rue89.com

3.4.08

Zik

“Profitant de son chômage sarkozyste, le jeune Arnaud Viviant a enregistré avec le groupe SPAM un album dix titres pour lequel il cherche un label, un éditeur, et dont voici un extrait, le morceau "Clearstream", qui est aussi un hommage à Jean François Bizot... (Contenu protégé, uniquement visible à partir de ce blog)

2.4.08

un chat

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=38152#commentaires

Sur le front des procédures

Une audience civile a eu lieu hier au Tribunal de Bordeaux, suite à la plainte en diffamation de Clearstream, après une interview accordée au journal Sud-Ouest en juin 2006. Deux heures de débat où se sont affrontés Richard Malka, l'avocat de la multinationale (et de Charlie Hebdo) et Bénédicte Litzler, l'avocate de moi (qui se substituait à Michel Zaoui).
Le premier est resté dans son registre, utilisant l'essentiel de sa plaidoirie à me démoniser, avant d' aborder rapidement le fond du litige. Mon avocate a contesté cette présentation revenant à une analyse du dossier, des faits et des témoignages, à la réalité. Le journal Sud-Ouest est resté neutre. Le délibéré a été fixé au 27 mai.

(les illustrations font partie d'une série "d'apnées" qui seront présentées à la Galerie Etc... fin mai à Montpellier.)